mercredi 30 juin 2010

lundi 28 juin 2010

Petite astuce pour baroudeur tête en l'air








Et là, bien malin celui qui arrivera à déjouer cette astuce de Sioux pour vous chiper votre petite monnaie ; truc expérimenté et imbattable contre la perte chronique de papiers importants.

dimanche 27 juin 2010

Le petit pincement du départ

Pas évident. De partir comme un coup de vent, fffffuit, de se quasi-téléporter outre-Atlantique, dans cette ville qui n'a rien de Pacifique. Tijuana, coincée entre l'océan, la frontière, le désert et les montagnes. Ca fait tellement longtemps que tu me tirailles un coin d'esprit, Tijuanita, drôle de ville hyperactive agglomérée à ce bout de mur ridicule, tellement longtemps que je me demande comment on vit dans un tel enfer de mexicain, paradis de californien. Pourtant, je ne me sens pas si impatiente, et c'est peut être ce qui m'inquiète le plus. Oui, j'avoue, pas mal d'inquiétude pour ce voyage. J'ai ce petit pincement qui me fait bien comprendre que tout ne sera pas aussi facile que l'an dernier, que je ne supporterai peut-être pas cette ambiance, que je ne réussirai peut-être pas à construire les relations dont je rêve, que je n'arriverai peut-être pas à rendre compte de mon ressenti sur le papier, que je ne suis peut-être pas prête pour comprendre cette frontière... Et comment faire pour rencontrer, pour partager, tout en étant sur la défensive... Bref, des tonnes de doutes, que j'espère dissiper au fur et à mesure de l'avancée du projet. Quoi qu'il en soit, le sujet m'enthousiasme et je suis consciente des claques que je vais prendre, bien que je ne sache pas encore à quoi m'attendre. S'engager à rester un mois sans bouger de Tijuana, c'est en quelque sorte une impression de liberté en moins, car je renonce à cette image de la route, la route magique et pleine de promesse qui donne l'impression de pouvoir déplacer des montagnes. Cet engagement, c'est un vrai défi, car il va me falloir déployer des trésors d'énergie et d'humanité pour construire des relations à long terme avec les gens qui croiseront mon chemin, pour tenter de les comprendre et afin que nos rencontres ne se résument pas à un texte et un dessin dans un rapport. De ce voyage, j'attends la possibilité d'accomplir chaque jour ce dont je ne me croyais pas capable ; et j'attends surtout beaucoup d'inattendu.

Pas si facile, non plus, de partir comme une voleuse et de voir tous ces regards désolés, mais qu'est-ce qui lui prend, et pourquoi là-bas, parce que "vous allez en revenir dans un cercueil", dixit le jury des arts déco, qui a balancé ça comme une évidence sans même lever les yeux vers ma grimace crispée. Alors ça, autant vous dire tout de suite qu'il en est hors de question -et à ce que je sache, Monsieur, vous en êtes bien revenu sain et sauf. Drôle d'idée, de signer ainsi mon arrêt de mort. Je compte bien revenir, changée, en ayant enfin pris conscience de l'horreur d'une simple frontière entre deux niveaux de vie - car une chose est de voir les images, de lire les textes qui racontent l'état de la frontière, et une autre est de s'y rendre et de devoir composer avec. Je compte bien rentrer chargée de dessins et de paroles, avec une conscience de ce qui se cache derrière ces statistiques abstraites, et faire de mon mieux pour partager cela avec vous.