samedi 4 septembre 2010

Mercredi 28 juillet

Première expérience de la nuit tijuanense, invitée par Julio qui fête l'anniversaire d'une de ses amies. Toute la bande de la YMCA, de retour des Casas de la frontière, finit par rejoindre le mouvement. C'est fou comme tout est vide. Les rues sont désertes, il y a plus de serveurs que de clients, pas du tout l'invasion californienne à laquelle je m'attendais. Cela doit venir de la recrudescence de la violence à Tijuana l'an dernier. Pendant que tout le petit monde gigote sur une piste de danse vide au son d'un bruit qui ne mérite pas le nom de musique, je descends dans la rue offrir un bout du gâteau au chocolat que j'ai fait cet après-midi à deux enfants. Seuls à une heure du matin, ils sont ici pour mendier. Le plus petit tombe de fatigue et s'allonge par terre. La grande sœur accepte avec envie une part de gâteau. Ils ne répondent pas à mes questions, je les verrai plus tard marcher à pas pressés en compagnie d'une dame qui ressemble plus à un bulldozer qu'à une mère. Quand je remonte, je réalise que tous les jeunes de la YMCA me regardaient – ils me posent des questions sur les enfants, et on voit qu'ils meurent d'envie de discuter avec les gens, à l'arrache, mais ils ne le font pas pour des raisons quelconques.
Jessica et moi nous échappons, et nous partons discuter avec des mariachis. C'est émouvant de les voir s'accorder, répéter au milieu de la nuit, pour personne, et de parler avec ce père et son fils, plus grand que lui, qui lui enlace les épaules et raconte comment son papa lui a appris la guitare. La musique, c'est leur vie et leur quotidien, ce costume, c'est leur gagne-pain et ils restent ici toute la nuit. La tradition veut qu'ils soient disponibles en permanence, en cas d'urgence : on a toujours besoin d'un mariachi au dernier moment, pour un mariage ou une quinceañera.

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