lundi 23 août 2010

Lundi 12 juillet

Nous allons au Colef avec Mayte, on prend le bus qui longe la frontière puis l'océan. Impressionnante, cette barrière de vieilles plaques rouillées qui grimpe les collines, plonge dans les vallées, on jurerait qu'elle s'écroulerait avec un coup de pied. Mais il y a un deuxième mur de béton derrière, et la migra veille au grain. (de toute façon, rien que de réussir à traverser la nationale qui longe la frontière, ça relève de l'héroïsme).
[...]
Pas de jeunes aujourd'hui.
On s'arrête prendre une agua fresca sur le retour, agua de piña (ananas) pour elle, agua de guayaba (goyave) pour moi, et puis on prépare un dîner à la française : gratin dauphinois, tomates à la provençale, ma traditionnelle tarte aux pommes avec de la crème à la vanille, que viennent partager Doña Hilda et Doña Mary.
Nous passons la soirée à lire de petits messages que les migrants ont laissés dans des vieux cahiers de la Casa. Ça va de « je t'aime tu es l'homme de ma vie tu es super je ne t'oublierai jamais » à « je voudrais me tuer, ou commencer une autre vie » en passant par « Buenos Aires c'est mieux que le Chiapas non c'est le Chiapas non c'est Buenos Aires non c'est le Chiapas », ou « Maman je te demande pardon, je reviendrai et j'espère que tu vas bien » ou encore « la philosophie n'est pas inaccessible et je crois que nous devrions lancer un débat sur le sujet » - Mayte se fiche bien de moi parce que je n'avais pas compris qu'un jeune avait simplement recopié celui-là dans un livre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire