dimanche 22 août 2010

Dimanche 11 juillet

Nous allons au module du DIF qui est à la frontière, pour aller chercher une jeune fille qui a été déportée. Le module est une vraie prison – codes, doubles portes, verrous et grilles. Mayte se fait méchamment engueuler parce qu'elle a pris une photo. Le « bâtiment » des mineurs est une sorte de préfabriqué sans fenêtres où sont parqués une salle de bain, quatre lits minuscules, une mini-cuisine et une télévision avec une vidéothèque constituée exclusivement de dessins animés. Je ne sais pas s'ils se rendent compte que beaucoup de migrants ont plus de cinq ans et demi. La jeune fille est très timide, habillée bien clean avec des fringues de marque, elle a l'air heureuse de sortir de cet enfer.
A la Casa, ses beaux-parents sont déjà arrivés – oui, ses beaux-parents. A dix-sept ans, elle est mariée à un certain Aurelio, vingt-quatre ans, qu'elle a rencontré dans le Michoacan. Je lui demande où habite son époux, « A los Angeles, je crois... Un truc comme ça ». La belle-mère a un fils de l'autre côté, « il vit dans le Sississippi ».

[...]

La voiture de Don Berna commence à chauffer, il ouvre le capot, on glousse, on lui demande s'il a mis du liquide de refroidissement, il ne sait pas ce que c'est, « vous êtes sûr que vous avez comment fonctionne une voiture Don Berna ? » On se marre. « Il ne manque plus qu'un chien me pisse dessus ». Mayte a un rire super communicatif, alors que mon rire est muet, alors quand elle rit, je suis pliée même quand je ne comprends rien. Don Berna nous raconte : « Un jour, un chien m'a pissé dessus – enfin, sur un sac que j'avais, mon sac de vêtements propres, j'attendais le bus et il a levé la patte et il a pissé sur mon sac. » Fou rire incontrôlable, je crois que je ne me suis jamais autant marrée. « Ay, Don Berna ! », rigole Mayte.

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