dimanche 8 août 2010

De regreso a mi tierra

Liste des choses que je n'ai pas pu faire
- Aller à Chilpancingo
- Interviewer le docteur Simi (des Farmacias Similares).
- Revoir Célia
- Demander à Don Berna et Doña Hilda de me raconter leurs histoires, qui restent pour moi un enchevêtrement confus de lieux et de noms sans liens ni dates.
- Goûter toutes les aguas frescas
- Interviewer, ou au moins prendre le temps de discuter avec le vendeur des meilleurs hamburgers du monde, au coin de la rue, qui s'est rappelé de mon nom et me saluait d'un immense sourire à chaque fois qu'il me voyait passer.
- Dessiner un de ces ânes peints en zèbres
- Interviewer une des prostituées de la Zona Norte... Pas eu le cran.
- Nager dans le Pacifique
- Apprendre à faire des tamales - un mets digne des dieux : de la purée de maïs frais enveloppée dans une feuille de maïs ou de bananier avec des fruits ou de la viande, et cuite à la vapeur.
- Apprendre un peu plus de dialecte fronterizo ou tijuanense


Liste de ce qui va me manquer / de ceux qui vont me manquer
- Les musiciens dans le bus
- Les vendeurs de rue
- Les mangues excellentes savourées presque chaque jour
- L'hospitalité...
- Don Berna et Doña Hilda
- Les frijoles, les tamales, les quesadillas, les enchiladas, et tout a un goût triste sans chile
- La musique pourrie qui passe à la radio... Oui, oui, les ballades à l'accordéon avec chanteurs qui braillent des paroles de mélancolie sur un fond de boîte à rythmes, si, si, j'ai honte...
- Les arbres majestueux
- Julio et les visites au canal
- Les regards croisés, les sourires échangés, les petites bouffées de bonheur. Essayez donc de croiser un regard dans le métro parisien, tiens.
- Lynn, et les discussions avec Cathie le soir autour d'un thé
- Les couleurs, tout simplement
- Toutes les surprises que Tijuana t'offre à chaque coin de rue
- Mayté
- Les odeurs du sobreruedas... Envie de m'asseoir à une table en plastique, sur un banc, et de manger un consommé en piochant dans les saladiers de coriandre, de petits oignons, de chile, et d'engager la conversation avec mes voisins.


Liste des choses vraiment chouettes que j'ai pu faire et que j'ai comprises
- Être bénévole pour la première fois de ma vie et décider que je le referais très volontiers
- Enseigner les bases de la lecture et de l'écriture, sans doute la chose la plus importante au monde
- Aller à un temezcal
- Apprendre à faire des tortillas (merci Doña Hilda !)
- Ecouter des dizaines d'histoires qui brisent le coeur et à la fois remplissent de joie, par le simple fait de voir ces héros et ces héroïnes de la vie quotidienne se battre pour continuer à vivre
- Enfin prendre conscience que l'égalité entre les hommes est une réalité, et qu'elle doit l'être pour tous. Apprendre à donner exactement la même importance à une vendeuse de nopal qu'à un professeur d'université, pour la simple raison que tous deux sont des hommes et qu'ils ont tous deux d'immenses capacités à cultiver, des trésors d'humanité, une intelligence à développer.
- Apprécier l'universalité de certaines choses comme les sourires, la musique, l'histoire de chaque individu...
- Voir confirmée mon hypothèse que le dessin est l'un des meilleurs vecteurs de complicité entre des gens de modes de vie différents
- Discuter avec des inconnus et décider de leur offrir ma confiance tout comme ils m'offrent la leur
- Comprendre enfin, je crois, ce que l'on appelle la joie de vivre
- Me surprendre, et surprendre les autres, ça c'est important.
- Décider de continuer sur cette lancée. Passer un mois de pur bonheur et d'intense satisfaction, aimer ce que je fais chaque jour et toujours le faire avec amour, me dire que ça doit être un bon indicateur pour savoir ce que je vais faire de mon temps sur cette planète. Prendre la résolution d'utiliser ce temps de la meilleure façon possible.


Il serait égoïste de dire que le retour est difficile. Je crois que, de toute façon, il était temps de rentrer et de prendre un peu de recul. Tijuana m'a épuisée, et en même temps, m'a apporté tellement. Maintenant, je dois commencer à travailler mon rapport, et surtout, à réfléchir à comment je peux partager toutes mes découvertes, tout ce que je crois avoir compris, avec les gens d'ici, avec vous. C'est un long travail d'organisation, de réflexion, de retouches, d'écriture, de rétrospection qui m'attend, et je m'y mets avec joie. J'espère pouvoir en tirer le meilleur, et pouvoir le partager avec vous - sinon, à quoi servirait ce voyage ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire